L’hébergement cloud est-il nocif pour l’environnement ?

Selon Greenpeace, la part du secteur technologique dans la consommation électrique mondiale atteindra 20 % d’ici 2025. L’ONG explique que les besoins de ce secteur croissent de 7 % chaque année, notamment en raison du développement de l’adoption du cloud computing et des technologies liées à l’intelligence artificielle, qui sont très énergivores. 

La digitalisation des activités est vouée à s’accroître considérablement, et une étude de l’IDC indique que le trafic des données atteindra 175 zettaoctets (175 trillions de gigaoctets) en 2025, soit une croissance de 60 % en 5 ans. 

La question de la nocivité des technologies cloud pour l’environnement se pose donc plus que jamais. L’utilisation du cloud est-il néfaste pour l’environnement ? 

Le match hébergement local / hébergement cloud 

En 2013, dans le cadre d’une étude commandée par Google, des chercheurs ont tenté de répondre à cette question. Ils ont comparé les consommations électriques de 2 systèmes informatiques identiques associant un logiciel de messagerie électronique, un CRM (logiciel de gestion de la relation client) et des logiciels de productivité. L’un était hébergé en mode local, l’autre, sur une infrastructure cloud. 

Déjà à cette époque, les scientifiques étaient parvenus à la conclusion que le cloud était 8 fois plus économe que l’architecture en local. Ils avaient démontré que cette dernière générait 7 fois plus d’émissions de CO2 que son équivalent cloud. Selon eux, la migration des applications logicielles les plus utilisées dans un environnement cloud induirait une réduction d’énergie de 87 %. 

Google affirme lui-même que la quantité d’énergie consommée de ses datacenters n’a crû que de 6 % entre 2010 et 2018 %, alors que leur activité a augmenté de 550 % au cours de la même période. 

Le refroidissement et la gestion des déchets 

Le refroidissement est l’un des gros postes de consommation électrique du cloud. La réalisation de calculs complexes mobilise à plein les processeurs, ce qui génère beaucoup de chaleur. Pour éviter la surchauffe, il est donc nécessaire de les maintenir au frais. 

Ce rafraichissement absorbe 40 % de l’énergie requise pour le fonctionnement du cloud, et sa consommation peut même grimper à 80 % dans les datacenters implantés dans les zones tropicales. 

La gestion des déchets est un autre poste du cloud à fort impact environnemental. Les équipements informatiques nécessaires au fonctionnement des architectures cloud ont une durée de vie limitée (parfois en raison des pannes, mais le plus souvent pour des raisons d’obsolescence) et tôt ou tard, il faut les mettre au rebut. Cela génère des déchets électroniques. En 2018, le poids de ces derniers atteignait 50 millions de tonnes. 

En outre, des produits chimiques nocifs sont mis en œuvre pour refroidir les data centers. Les batteries de secours utilisées dans les salles de serveurs contiennent elles aussi des produits chimiques dangereux et non recyclables. Ces composants polluants posent la question de leur élimination et de leur impact pour l’environnement local. 

Le secteur du cloud 

Un marché très concentré 

Le secteur du cloud se caractérise par sa concentration, liée à la domination de prestataires tels qu’Amazon (avec Amazon Web Services, “AWS”) et Microsoft (Azure). 

AWS à lui seul s’accapare plus de 32 % des parts de ce marché. Microsoft Azure est son challenger le plus sérieux, avec une part de ce marché qui ne cesse de croître. Depuis 2017, elle a progressé de 12 à 21 %. 

Derrière, on retrouve les autres poids lourds que sont Google Cloud et Alibaba Cloud. Même si leur croissance est plus modeste, ils gagnent du terrain, au prix du recul d’autres grands acteurs du secteur tels que Kyndryl (ex-IBM). 

Les grands hébergeurs en mode cloud, surnommés “hyperscalers”, ont souvent bâti leur fortune sur Internet, et ils disposent de moyens financiers colossaux. 

Le monde peut en tirer 2 opportunités : 

  • D’abord, les sommes énormes qu’ils ont gagnées sur Internet leur permettent d’investir dans les technologies les plus efficaces et de bâtir des infrastructures extrêmement modernes ; 
  • Ce sont aussi des firmes très fortement cotées en bourse, donc sensibles à l’opinion du public. Elles sont donc plus attentives aux aspirations écologiques de la population. 

En route vers la neutralité carbone 

Amazon, Google et Microsoft communiquent souvent pour évoquer les efforts qu’elles consacrent à la réduction de l’empreinte carbone de leur plateforme cloud. Google se targue d’être neutre dans ce domaine depuis 2007. 

La firme y est parvenue en privilégiant l’utilisation d’énergies renouvelables, mais aussi en réalisant des achats de compensation carbone. En 2020, elle est devenue le plus gros acheteur d’énergie renouvelable du monde, et la première multinationale à couvrir l’intégralité de ses besoins électriques avec des sources d’énergie renouvelable pendant trois années consécutives. 

Amazon lui a cependant ravi son titre de plus gros acheteur privé d’énergie renouvelable du monde dès 2021. 

Le leader mondial des services de cloud computing a investi dans 154 parcs éoliens et solaires ainsi que dans 225 installations photovoltaïques de toiture, implantés dans 21 pays. Ces projets totalisent une puissance électrique de 18,5 GW. 

En conséquence, Amazon cloud couvrait 85 % de ses besoins électriques avec de l’électricité verte en 2021. Le géant s’est engagé à atteindre la neutralité carbone d’ici 2040. 

neutralité carbone

6 opportunités offertes par le stockage cloud 

Le préfixe “scale” du terme “hyperscaler” fait référence aux économies rendues possibles par la taille gigantesque des mastodontes du cloud. L’importance de leurs parts de marché leur permet en effet de bénéficier des importantes économies d’échelles induites par la conception d’installations énormes. 

De ce fait, ces firmes peuvent rationaliser le fonctionnement de leurs centres de données en adoptant des pratiques susceptibles de réduire la consommation énergétique, ou exploiter certaines opportunités : 

  • La redondance des data centers répartis dans le monde entier signifie qu’il est possible de choisir celui qui sera le plus efficace (c’est-à-dire, le moins gourmand en électricité “sale”) à un moment donné pour effectuer les traitements requis par les logiciels en mode SaaS et les solutions cloud. La virtualisation permet d’optimiser l’utilisation des ressources du cloud. 
  • On peut aussi sélectionner ceux qui sont localisés dans les points les plus froids de la planète pour limiter les besoins en refroidissement, ou choisir ceux qui exploitent des parcs éoliens au moment où ces derniers sont les plus productifs en électricité. 
  • Leur installation à proximité d’installations de production d’énergie leur permet de réduire les coûts d’acheminement de l’électricité. 
  • La colocation des serveurs de plusieurs entreprises utilisatrices permet aussi de mutualiser des activités elles aussi consommatrices d’énergie, comme la sécurisation, la maintenance et la logistique. 
  • L’informatique en nuage favorise le travail à domicile et à distance. Ces derniers contribuent à réduire les émissions de carbone liées aux déplacements. Grâce au télétravail, les entreprises peuvent aussi réduire la surface de leurs bureaux, ce qui génère des baisses de consommation électrique. 
  • La chaleur dégagée par les très gros data centers du cloud peut également être récupérée. 

Conclusion 

Il est indéniable qu’un data center est extraordinairement énergivore en raison de sa puissance de calcul et de la nécessité de le refroidir. 

Mais les avantages du cloud computing l’emportent. Un gros centre de données est plus productif. Il réalise relativement plus de traitements et sera plus efficace que plusieurs installations locales ou un cloud d’entreprise. 

La transition vers le cloud est donc vertueuse pour l’environnement, car la mutualisation de l’utilisation des centres de données réduit les besoins des applications du cloud en hardware, en surface au sol et en électricité, tout en favorisant le travail à distance, lui aussi plus bénéfique. 

Si vous hésitiez à migrer vers le cloud pour des raisons écologiques, il n’y a donc plus de raison de vous poser de questions. D’autant qu’un déploiement cloud confèrera à votre entreprise une agilité inégalée. Vous pourrez optimiser vos opérations et mieux satisfaire vos clients. À La Réunion, Youtell dispose de 3 datacenters dernière génération. Vous bénéficierez donc d’un hébergement cloud 100 % péi ! Et ce n’est qu’une des bonnes raisons d’effectuer votre migration avec nous. Contactez-nous dès aujourd’hui pour réfléchir à cette option. 

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